Le fleuve nourricier et déstructuer. Perception, interprétation et maîtrise des inondantions fluviales sur les bords de la Salzach et de l'Inn, 13e-16e siècles

(Der Fluss als Ernährer und Zerstörer. Zur Wahrnehmung, Deutung und Bewältigungvon Überschwemmungen an den Flüssen Salzach und Inn, 13.-16. Jahrhundert)

Les régions de l’Etat de Salzbourg et de la Basse-Bavière orientale étaient situées, depuis le Moyen Age, sur les artères vitales de la Salzach et de l’Inn, qui avaient acquis une importance interrégionale notamment dans le commerce du sel au départ d’Hallein, Berchtesgaden et Bad Reichenhall. De petites villes comme Laufen an der Salzach bénéficiaient d’un confort vraiment considérable, ayant pu gagner des parts de marché grâce à la navigation sur la Salzach.
Comme pour la plupart des autres fleuves, petites et grandes crues de la Salzach faisaient partie du quotidien des hommes à un rythme presque annuel, même si une forte succession d’inondations n’est réellement visible dans les sources qu’à partir du 16e siècle. Le schéma d’analyse historico-anthropologique, qui pose la question de la perception, de l’interprétation et de la maîtrise des flots, montre très clairement combien les inondations étaient considérées comme un élément fixe de la nature, qui, d’un côté, ne devaient pas être interprétées, mais qui de l’autre exigeaient de nombreuses mesures préventives et la rapide mise en place de stratégies d’endiguement après la crue, afin que les dommages financiers ne soient pas trop élevés pour les villes et villages situés sur les rives. Le bois de construction pour la remise en état des ponts et la réparation des conduites d’eau était particulièrement rare et était stocké exprès, comme par exemple à Laufen an der Salzach. De même, les ouvriers après les inondations ne pouvaient être obtenus que difficilement. Lors de crues plus importantes et lors de la création d’ouvrages de protection plus grands, les possibilités matérielles des petites villes du bord de la Salzach et du cours inférieur de lInn n’étaient de loin pas suffisantes pour l’autoprotection. Dans ces cas, l’archevêque de
Salzbourg devait régulièrement intervenir en tant que suzerain. Des différences significatives, régionales ou temporelles ne transparaissent cependant pas à la lecture des sources.

(Traduction: Marie-Hélène Guex)

Erschienen in: traverse 2003/3, S. 37