Cette contribution se concentre sur les vêtements en tant que ‹matériau de l’histoire publique›: Comment les vêtements considérés comme typiquement féminins ont-ils été mis en scène dans quatre expositions suisses différentes sur le thème du droit de vote des femmes et quelle est l’importance de la mémoire collective dans ce contexte? Deux approches curatoriales différentes ont pu être identifiées: Premièrement, certains vêtements ont été mis en scène à des fins purement illustratives et ont ainsi reproduit des représentations courantes de la féminité. L’article examine les raisons possibles de cette situation. Deuxièmement, le fameux manteau rouge d’Emilie Lieberherr, exposé au Musée national suisse, est un exemple rare d’une approche où, grâce à une contextualisation élargie, le vêtement d’une femme politique ne renvoie plus à son apparence, mais devient le signe de son activisme. L’ancrage préexistant de l’objet dans la mémoire collective est la condition d’une telle recontextualisation et implique un défi de mise en scène.
(Traduction: Die Herausgeber:innen)