De l’oxygène pour l’exécution des peines? Les signes d’un changement dans la conception de la resocialisation en exécution des peines et des mesures durant les années 1960 et 1970

(Frischer Wind im Schweizer Strafvollzug. Zeichen eines Wandels im Resozialisierungskonzept des Straf- und Massnahmenvollzuges der 1960er- und 70er-Jahre)

Malgré le fait que la révision partielle du code pénal de 1971 n’ait pas introduit de changements fondamentaux, il y a eu des réformes dans les années 1960 et 1970 dans l’exécution des peines et mesures en Suisse. Une jeune génération de juristes, d’étudiants, de politiciens et de praticiens du droit de l’exécution des peines avait été sensibilisée à l’égard de dysfonctionnements dans les prisons suisses, notamment par la déclaration des droits de l’homme adoptée par l’ONU en 1945, par l’échange international sur ces questions et une attitude critique à l’encontre des institutions héritée du mouvement de 68. Ils demandaient l’amélioration du statut juridique du détenu et souhaitaient que l’on introduise des mesures thérapeutiques à la place de l’exécution des peines orientées vers le redressement. Pour faire avancer ces réformes, ils s’engagèrent activement dans le débat public. Le large consensus pour une libéralisation de l’exécution des peines et des mesures s’est réalisé dans le canton de Berne, qui est ici traité à titre d’exemple, d’abord dans la pratique et dès 1986 à travers une nouvelle ordonnance concernant l’exécution des peines. Sur le plan fédéral, plusieurs propositions des réformateurs des années 1960 et 1970 ne furent reprises dans le code pénal qu’au moment de la révision du droit des sanctions en 2007.

Erschienen in: traverse 2014/1, S. 109