L'exécution comme part de la procédure pénale. Les rituels publics de l'exécution des coupables anglais de haute trahison à l'époque moderne

(Hinrichtungen als Fortsetzung des vormodernen Strafverfahrens. Die Rituale obrigkeitlichen Tötens am Beispiel englischer Hochverräter in der Frühen Neuzeit)

Au XVIe siècle, l’importance des rituels d’homicides effectués par l’ordre connaît un changement dramatique. Si au bas Moyen Age l’accomplissement correct et effectif de l’acte de tuer se trouve au centre de l’intérêt, après la réformation, l’attention de l’ordre et des spectateurs se porte sur les évènements préliminaires de l’exécution, sur les paroles, les actes et l’attitude du délinquant. Il s’agit d’expliquer les raisons des changements survenus à travers l’exemple de l’exécution d’accusés de haute trahison en Angleterre aux XVIe et XVIIe siècles. L’auteur propose d’interpréter l’exécution non seulement comme l’accomplissement d’une sentence désormais irrévocable, mais comme la continuation de la procédure. Avant l’époque moderne, de considérables problèmes de légitimation pèsent sur les procédures qui ne s’expliquent pas entièrement par la torture et l’exclusion du public, présentes dans les procédures d’inquisition. Bien que les procédures anglaises aient toujours renoncé à la torture et à l’exclusion du public, le refus de la part du délinquant de prononcer un discours d’aveu ou de confession sur l’échafaud ébranle la validité de la sentence capitale.

Erschienen in: traverse 2008/2, S. 62