Transnationalisation et histoire globale

(Transnationalisierung und Globalgeschichte)

La transnationalisation se situe, avec d’autres formes de territorialisation, dans un jeu de miroir compliqué et portant sur les jeux d’échelle et constitue ainsi un processus partiel de la mondialisation. L’analyse des phénomènes transnationaux contribue, à sa manière, à la nouvelle segmentation du monde. Elle vise en effet le relâchement de la formation territoriale apparemment très stable, paradigme dominant, entre 1860 et 1960 1990, de la perception du monde. C’est la raison pour laquelle l’étude des tendances transnationales du passé occupe, ces dernières années, une place de plus en plus importante. L’histoire transnationale s’est récemment hissée au rang d’objet de recherche des sciences sociales, dont la définition même a été établie et négociée dans un processus de communication transnationale. On ne doit donc pas s’attendre à une définition sans équivoque de l’histoire transnationale, si l’on prend au sérieux les principes méthodologiques qui ont été proposés pour lhistoire de la mondialisation. Ces derniers embrassent un large spectre de projets de recherche où la connectivité, l’interaction, et la nouvelle segmentation du monde, qui remplace l’ancien régime de territorialité, occupent une place centrale. L’histoire transnationale est ainsi le produit de l’interaction de différentes communautés, perméables les unes aux autres.
Elle résulte également des traditions discursives et des priorités méthodologiques mobilisées au cours de cette interaction.

Erschienen in: traverse 2005/1, S. 19