Préservation des acquis et développement de nouveaux concepts dans l'entreprise Geigy

(Wahrung des Besitzstandes und Entwicklung neuer Konzepte in der Firma Geigy)

La crise qua traversée Geigy dans les années trente fut en réalité une crise de l’entre-deux-guerres, au cours de laquelle l’entreprise dut s’adapter à la nouvelle donne de l’économie mondiale après la guerre de 1914 18. Jusqu’alors spécialisée dans les colorants, la grande entreprise familiale se mua, à la fin des années trente, en un « Konzern » axé sur la diversification. L’article se propose de mettre au jour les causes et les instigateurs des principaux changements survenus dans les années 30.
Durant la décennie précédente, la direction de Geigy fut incapable de saccorder sur la stratégie à adopter. L’entreprise en pâtit parce que, si des mesures furent prises pour conserver les acquis, aucune innovation digne de ce nom ne vit le jour, d’où une perte croissante de compétitivité. Il faudra attendre la relance économique de la fin des années vingt pour voir la mise en oeuvre des premières réformes, notamment dans le domaine de l’administration où de nouvelles méthodes de rationalisation et de répartition du travail furent introduites.
Afin de parer à la crise économique qui secoua la planète dans les années 30, Geigy, alors très dépendante des exportations, opta pour des mesures à court terme, telles que la diminution du temps de travail et des licenciements. Durant cette période, les apports financiers de l’entreprise furent assurés grâce à la participation de celle-ci au cartel bâlois organe créé en association avec Ciba et Sandoz ainsi quau cartel international des colorants. Cest ce contexte qui permit à l’entreprise dassurer la continuité des récents remaniements au niveau de son organisation.
Ce n’est toutefois pas à la direction le conseil d’administration et la direction générale restant incapables de prendre des décisions mais essentiellement aux employés dirigeants et aux chimistes que lon doit l’application de ces mesures. Grâce à eux, les nouvelles techniques et méthodes de travail et de traitement de l’information enseignées dans les écoles et les universités trouvèrent leur place dans l’entreprise, qui disposa alors des outils nécessaires pour réagir par l’innovation aux bouleversements tant sociaux quéconomiques.

(Traduction: Diane Rouge-Wick)

Erschienen in: traverse 1997/1, S. 97