«Notre point commun, c'est le papier». Le mouvement suisse des « Sans-Papiers » entre legislation et vision

(«Notre point commun, c'est le papier». Die Schweizer «Sans-Papiers»-Bewegung zwischen Gesetz und Vision)

Les processus transnationaux de la migration provoquent des mouvements migratoires toujours plus importants et se heurtent principalement dans les pays industrialisés aux obstacles imposés par les politiques nationales d’admission des migrant-e-s. C’est en particulier au sein des centres financiers occidentaux qu’un nombre croissant de migrant-e-s clandestin-e-s, fournissant des services mal payés, se concentre dans les secteurs non-délocalisables de l’économie urbaine. S’auto-définissant comme « sans-papiers » ces migrant-e-s sont renvoyé-e-s de plusieurs manières, souvent contradictoires, au cadre national. Leur présence peut, d’une part, être comprise comme la conséquence de législations nationals sur l’asile et les étrangers toujours plus restrictives; elle peut également incarner, en fin de compte, le lieu où des processus transnationaux entrent en conflit avec le cadre légal national. D’autre part, de par leur seule présence de salarié-e-s soumis à une protection juridique et sociale restreinte et à plus forte raison par leur lutte active pour une reconnaissance, les sans-papiers défient également le concept national d’immigration. Dans ce contexte, il est intéressant de constater que leur engagement politique est essentiellement orienté par le cadre national, ce qui les distingue, jusqu’à un certain point, de l’action politique des migrant-e-s officiellement reconnu-e-s en Suisse.

(Traduction: Philipp Müller)

Erschienen in: traverse 2005/1, S. 111