Perspectives actuelles de la recherche historique sur le masculin dans l'espace anglo-saxon

(Aktuelle Perspektiven der historischen Männlichkeitsforschung im angelsächsischen Raum)

L’histoire des genres s’intéresse aux hommes et au masculin depuis peu de temps dans l’espace germanophone. Il nen va pas de même dans les pays anglo-saxons. Depuis la fin des années 1970, on assiste dans ces pays à l’établissement, sous l’impulsion des études féministes, d’un domaine de recherche en sciences sociales, connu sous le nom de « mens studies ». De nos jours encore, la réception de l’historiographie anglo-saxonne traitant des hommes et du masculin joue un rôle important en Europe et dans la recherche germanophone en particulier.
Cette contribution donne un aperçu des discussions méthodologiques et théoriques qui animent aujourdhui l’espace anglo-saxon et surtout la Grande-Bretagne. Elle présente divers travaux de recherches historiques, méthodologiques et théoriques réalisés au cours de ces dernières années, dont les résultats se révèlent propices à une entrée en matière. Quatre points forment la clé de voûte de cet article. Le premier examine le concept du masculin « masculinity » qui se trouve au centre de la recherche actuelle. Le second explore les différents niveaux sociologiques, institutionnels, psychologiques à partir desquels la recherche historique traite du problème du masculin et des hommes. Les troisièmes et quatrièmes parties sont consacrées à deux tendances actuelles de l’histoire des genres: au renouveau de l’intérêt porté aux interprétations psychanalytiques d’une part, au retour de la dimension sexuelle sous l’angle du corps) d’autre part.
La présente contribution en conclut que la première pierre est posée pour le traitement historique de la catégorie masculin. Les fondements conceptuels sont prêts, les questions méthodologiques et théoriques sont formulées. Il incombera à la future histoire des hommes et du masculin de redonner une dimension affective et physique à l’histoire des genres.

(Traduction: Chantal Lafontant)

Erschienen in: traverse 1998/1, S. 25