Des représentations ambivalents: le problème de la frontière entre l'homme et l'animal dans l'expérimentation en neurophysiologie au 18e siècle

(Ambivalente Analogien. Die Auslotung der Mensch-Tier-Grenze im neurophysiologischen Experiment des 18. Jahrhunderts)

Malgré l’intérêt grandissant en histoire des sciences concernant la pratique expérimentale, l’établissement de la frontière entre l’homme et l’animal conçue comme une part essentielle de la méthode expérimentale dans les sciences de la vie n’est quasiment pas étudiée.
La présente contribution explore cet aspect, par le biais de l’exemple du physiologiste suisse Albrecht de Haller (1708-1777) et de ses recherches sur la formation du savoir en neurophysiologie au 18e siècle. Les recherches de de Haller sur le système nerveux ont posé les bases de notre compréhension contemporaine de la capacité du corps à sentir. Ces mêmes recherches établirent que l’expérimentation animale représentait la seule méthode susceptible de délivrer des résultats significatifs. L’article s’attache en particulier au traitement des questions suivantes: que signifie la « sensibilité » pour la physiologie du 18e siècle? Comment les fonctions nerveuses sont-elles saisies par le corps animal? Comment la différenciation homme-animal est-elle intégrée aux contraintes de l’expérimentation? Et enfin, quelles furent les conséquences scientifiques et sociales de la détermination linéaire de la frontière entre l’homme et l’animal en physiologie?

(Traduction: Frédéric Joye-Cagnard)

Erschienen in: traverse 2008/3, S. 17