Les seuils de pauvreté en ville de Zurich durant la Première Guerre mondiale

(Armutsgrenzen in der Stadt Zürich während des Ersten Weltkriegs)

Au cours de la Première Guerre mondiale, la pénurie des denrées alimentaires et
l’inflation qui en découla provoquèrent la misère et la faim au sein d’une large partie de la population. Les autorités tentèrent de combattre la crise par la fixation de prix maximaux, le rationnement des vivres et la mise en place de mesures d’assistance. Afin d’adapter ces mesures aux besoins de la population indigente, les autorités s’efforcèrent de définir un minimum vital. Comme pour le calcul du seuil de pauvreté, cette évaluation se fondait sur l’établissement de besoins de base, estimés grâce aux dépenses des ménages.
Dans cette contribution, nous utilisons les seuils absolus de pauvreté pour montrer comment les calculs de ces minimums vitaux furent effectués. La prise en compte des données salariales permet en outre de mettre en évidence les effets des mesures d’assistance sur le niveau de vie des différentes couches de la population.
Si les mesures d’assistance garantissaient les besoins de base et préservaient de la famine, elles ne concernaient que les habitants disposant de maigres revenus. Les couches de la population ayant un revenu plus élevé, qui souffraient également fortement de l’inflation, se virent exclues de l’assistance. Leur niveau de vie s’ajusta à ces conditions et des ouvriers et des ouvrières ainsi que des employé·e·s qui gagnaient bien leur vie durent limiter drastiquement leur consommation afin de demeurer au-dessus du seuil de pauvreté.

Erschienen in: traverse 2017/3, S. 97