Les «Archives spéciales» aux Archives militaires de l'Etat russe

(Das «Sonderarchiv» im Russischen Staatlichen Militärarchiv in Moskau)

Cette contribution a pour theme les conditions de recherche au sein des anciennes «Archives centrales speciales d’Etat d’URSS», qui forment aujourd’hui une partie des fonds des Archives militaires de l’Etat russe (RGVA) à Moscou. Dans ces archives sont déposés les prétendus «documents-trophées» (en russe: trofejnye dokumenty) dont la Constitution remonte à la dictature nationale-socialiste et aux campagnes allemandes conjointes de destruction et de conquête, ainsi qu’à la victoire alliée.
Depuis la fin de l’Union sovietique, les archives sont devenues une adresse très prisée des chercheurs, meme si, sur place, les conditions de travail exigent une grande capacité d’improvisation et de la persévérance. La première barrière à franchir est le problème de la langue: tous les inventaires sont rediges en langue russe. Qui dispose de moyens financiers peut s’aider d’un interprète qui traduit les inventaires, souvent en les lisant à haute voix. La deuxième barrière concerne la limitation du nombre d’inventaires consultables par jour (cinq).
C’est pourquoi les quelques inventaires non-autorisés, concus et publiés par des chercheurs étrangers pour certains fonds des archives spéciales, se revelent très utiles. La troisième barrière à laquelle les chercheurs sont confrontés consiste en une limitation du nombre de documents ou de microfilms à dix par jour (durée des commandes: 24 heures). La Situation devient problématique lorsque les documents souhaités sont déjà prêtés ailleurs. A cela s’ajoute encore une complication: l’utilisatrice ou l’utilisateur tient toujours dans ses mains des «documents-trophées» dont de nombreuses pages manquent et dont la numérotation a été changée plusieurs fois. Enfin, comme quatrième barrière, on peut citer la procédure de commande des copies: pour les utilisateurs étrangers, le prix s’élevait à $ 1.- par copie à la fin des annees 1990.
La direction des archives s’efforce néanmoins de diminuer ces barrières. On doit aussi mentionner ici les nombreuses coopérations avec les archives de l’étranger, comme, par exemple, le projet de microfilmage avec l’US Holocaust Memorial Museum à Washington ou avec l’Archiv für Zeitgeschichte à Zürich.

(Traduction Marie-Helene Guex)

Erschienen in: traverse 2003/2, S. 23