Au niveau international, la Suisse figure parmi les pays disposant de la plus forte densité d’associations sportives. Comme dans le passé, les associations sportives et leurs organisations faîtières comptent parmi les principaux prestataires d’activités sportives, même si de nouveaux partenaires ont surgi au cours de ces dernières décennies et que les taux de croissance des années ’60 et ’70 n’ont plus jamais été égalés.
Un examen plus attentif de la structure actuelle du sport organisé montre cependant que l’association sportive n’existe plus aujourd’hui. Le phénomène, qui a commencé voilà plus de 150 ans avec la création des premières sociétés de gymnastiques, recouvre aujourd’hui quelque 27’000 associations recensant des millions de membres et recoupant une large palette de sports. Au cours de cette évolution, l’association sportive a témoigné d’une grande capacité d’adaptation et d’une haute flexibilité dans son organisation, sachant intégrer aussi bien de nouvelles disciplines que les attentes multiples et changeantes de ses membres. Cette felibilité e été atteinte grâce a la spécialisation dans des activités sportives précises. Le sport organisé s’est ainsi scindé en différents types d’associations. Certes, il existe toujours des « communautés de pensées » à l’image des sociétés traditionnelles de gymnastique et de tir, mais nombre d’associations modernes s’apparentent bien plus à des entreprises de service, soucieuses d’offrir, à l’instar des entreprises économiques, des prestation performantes et avantageuses dans le cadre de projets bien établis. Le dénominateur commun de ces différentes associations demeure leur intérêt pour le « sport », leur identité en qualité d’organisation bénévole, ainsi que – dans une moindre mesure – l’importance accordé à la sociabilité et à la solidarité de ses membres.
Partant d’un matéril de données représentatif tiré d’une enquête réalisiée en 1996 et 1997 en Suisse, cet article étudie les principales caractéristiques des associations de sport suisses. Après quelques observations sur l’histoire – succès et « crise » – de l’associations sportive, l’article présente les problèmes que rencontrent aujourd’hui les associations: effectif, élargissement des prestations, financement, fonction honorifique. L’accent est mis sur les conséquences qui en découlent pour l’identité et l’orientation choisie, ainsi que sur les distinctions entre les divers types d’associations. Le débat débouche sur une classification empirique, qui permet de distiguer cinq types: les « associations conventionnelles », les « associations à caractère sociable», les « associations ouvertes », les « associations de compétition individualisées » et les « associations désintégrées ». L’article présente de manière succincte les traits principaux et les problèmes rencontrés par ces cinq types d’association, tout en analysant leurs chances pour l’avenir.
(Traduction: Chantal Lafontant)