Le choléra und catastrophe naturelle? Réactions lors d'épidémies mortelles en pays rhenan et en Catalogne, 1831-1867

(Die Cholera eine Naturkatastrophe? Reaktionen angesichts einer tödlichen Seuche im Rheinland und in Katalonien, 1831-1867)

Lorsque, au début des années 1830, le choléra a menacé pour la première fois les sociétés européennes, il fut perçu comme catastrophe naturelle: avec cette épidémie mortelle, les effroyables peurs des temps de peste passés surgissaient à nouveau. Malgré des craintes initiales similaires en tout lieu, les épidémies de Choléra se sont développées régionalement de manière très différentes, comme en témoignent de façon exemplaire les cas de la province rhénane prussienne et de la région catalane. Tandis que lépidémie dans la métropole catalane, Barcelone, a déclenché à plusieurs reprises des fuites massives de population dont les conséquences économiques et sociales furent sérieuses, dans les villes rhénanes au contraire, la vie publique sest déroulée quasi normalement tant à Aix-la-Chapelle qu’à Cologne. Que la population catalane ait perçu le choléra effectivement comme une catastrophe, tandis que la société rhénane nen fut que légèrement ébranlée, ne peut pas seulement être expliqué par les taux de mortalité. Les réactions différentes des deux sociétés sont à chercher d’abord dans les associations didées que le choléra a réveillées: En Catalogne, le choléra
a ravivé le souvenir des épidémies dévastatrices de fièvre jaune du début du 19e siècle. En outre, la peur de lépidémie a été étroitement liée à la crainte d’une instabilité politique, porteuse démeutes et danarchie. Dans le pays rhénan, de telles connexions nont pas été faites.
Les épidémies de choléra constituent donc un exemple instructif de l’importance du contexte pour l’interprétation sociale d’un phénomène naturel en tant que catastrophe.

(Traduction: Frédéric Sardet)

Erschienen in: traverse 2003/3, S. 21