Comment construit-on concrètement le « sexe »? Comment le sexe s’incarne-t-il dans le corps? Cette contribution récuse les représentations rapides et simplifiées de ce processus fondamental pour toute étude sur l’histoire des genres. En prenant l’exemple du développement de la gymnastique en Allemagne à la fin du XIXe siècle, l’auteur analyse soigneusement la production et l’intériorisation, la reproduction et la transformation du « masculin ». Comment ces hommes ont-ils été éduqués et ont-ils assimilé une conception précise du « masculin »? Comment est-on parvenu à mettre sur le même plan masculin, force et nation?
Au centre de cette étude figure le concept de « mimesis ». L’imitation s’effectuait à différents niveaux et n’était nullement unidimensionnelle. La présente contribution reconstruit et montre la « structure » fondamentale des contacts visuels dans le processus de mimesis, pendant une manifestation de masse de gymnastique. Elle entend également montrer la diversité des processus d’imitation et la fragilité de tels phénomènes dans le temps.
(Traduction: Chantal Lafontant)