Cet article met en exergue la masculinité en tant que construction sociale ainsi que la fonction de la violence pour l’identité masculine en analysant ces phénomènes sous l’angle du rapport de genres. Le genre apparaît comme un aspect central dans les conflits domestiques. La question du pouvoir, dans les rapports entre hommes et femmes, occupe en effet une place primordiale. Jusqu’à nos jours, la recherche historique a surtout examiné les liens entre violence et masculinité à la lumière des conflits opposant des individus du sexe masculin dans l’espace public: certaines pratiques de violence ritualisées apparaissaient comme constitutives de l’identité masculine, la violence étant une des formes possibles de mise en scène de la masculinité. Cette approche ne saurait s’appliquer de la même manière à la violence conjugale. En analysant des modèles de conflits, on constate qu’il existe une perception différente des événements selon le sexe. Tandis que les femmes associent les conflits conjugaux, entre autres, au refus des hommes d’endosser un rôle, ces derniers mettent en exergue l’ébranlement de l’équilibre du pouvoir au sein du couple. Dans ce contexte, la violence est utilisée afin de rétablir l’autorité de l’homme et du père de famille.
(Traduction: Chantal Lafontant)