«L'affaire du peuple entier»? Refléxions sur le processus de socialisation de l'agriculutre paysanne dans la société industrielle

(Eine «Sache des ganzen Volkes»? Überlegungen zum Prozess der Vergesellschaftung der bäuerlichen Landwirtschaft in der Industriegesellschaft)

A la fin du 19e siècle, les sociétés industrielles commencèrent et de plus en plus à considérer l’économie agricole comme essentiellement « autre » et par la suite de la même façon que les libéraux s’étaient déjà dressés contre le genre féminin développèrent les concepts et stratégies permettant de repérer et de faire valoir une perception du monde agricole comme étant « différent ». Si à l’égard du genre féminin des stratégies d’exclusion furent formulées et modifiées dans le domaine des droits politiques par exemple, dans le cas de l’économie agricole un modèle intégratif dominait plutôt. L’objectif toutefois était le même: la soumission des modes de comportements agricoles et féminins par le modèle de société industrielle dominée elle-même par les hommes.
Les raisons qui firent jamais accepter des formes spécifiques de modernisation de l’agriculture et du secteur industriel, ici la disparition, là l’augmentation du travail salarié résident dans les différentes ressources de production. Dans la mesure où l’économie rurale faisait appel le plus souvent à des ressources « bio » on ne pouvait reproduire la croissance exponentielle qui, depuis la révolution thermo-industrielle du début du 19e siècle, était assurée par la consommation des réserves minérales. Les stratégies de la politique agraire des sociétés industrielles mettaient au premier rang de leurs préoccupations le besoin de surmonter toutes restrictions à la croissance dans le domaine de l’alimentation. Le but principal de la politique agraire de l’Etat était le remplacement de la culture agraire par une réduction drastique de l’économie rurale et une croissance de l’industrie agro-alimentaire selon le modèle de la société industrielle; le résultat nest donc pas dans la ruralisation de la société, si souvent dénoncée dans la littérature, mais dans la « socialisation » de l’agriculture des paysans.

(Traduction: Frédéric Sardet)

Erschienen in: traverse 2000/1, S. 64