Les objets sont une base importante de l’histoire publique. En raison de leur matérialité et de leur mobilité, ainsi que de leur caractère polyphonique, les objets se voient sans cesse attribuer de nouvelles significations. Ils permettent ainsi de lire des interprétations du passé en constante évolution. En s’appuyant sur les chauffe-pénis tricotés de l’artiste et féministe suisse Doris Stauffer (1934–2017), cet article montre que la biographie d’objets est une approche productive pour déceler les représentations (historiques) publiques du mouvement féministe suisse et pour comprendre ses processus d’institutionnalisation.
Cette contribution se concentre sur les actrices et les institutions impliquées dans ce travail de mémoire et sur les repositionnements narratifs des chauffe-pénis de Stauffer qui en découlent. En partant du contexte de la naissance des chauffe-pénis en tant qu’action de protestation artistique dans les années 1970, l’article suit les étapes jusqu’à leur présentation dans l’exposition historico-culturelle «Femmes.Droits» au Musée national de Zurich en 2021.
(Traduction: Die Herausgeber:innen)