Consolidation et legitimation du pouvoir politique sous la révolution helvétique. Du rôle de la religion lors de la prestation du serment civique de 1798

(Konsolidierung und Legitimation politischer Macht zur Zeit der Helvetischen Revolution. Die Rolle der Religion beim Bürgereid von 1798)

Quel rôle joua la religion pour l’exercice du pouvoir politique d’un régime révolutionnaire? Se poser cette question dans le cas de la Suisse, c’est se référer aux cinq années de la République helvétique, aucun autre régime politique, ni avant, ni après, ne s’étant pensé comme « révolutionnaire ». Après la rupture de 1798, l’Eglise a-t-elle conservé sa foncion déchafaudage idéologique pour un pouvoir laïc ou a-t-elle fait les frais de ce nouveau régime? On peut en discuter à la lumière du serment civique, un événement qui prévaut pour les raisons suivantes: d’une part cette prestation de serment a été la première grosse épreuve du régime helvétique, d’autre part elle a beaucoup irrité les sensibilités religieuses malgré ou précisément par son caractère civil. Dans la mesure où les ecclésiastiques devaient également prêter serment, le comportement du clergé revêt une signification particulière. Là où le haut et le bas clergé considéraient le serment comme « non inquiétant pour la religion » en général, celui-ci fut reçu sans grandes difficultés. Là où le clergé ne fut pas de cet avis, son adoption fut subordonnée à l’exercice de la violence militaire.

(Traduction: Frédéric Sardet)

Erschienen in: traverse 2000/3, S. 67