Une scénologie ambiantale pour saisir le sensible: les demeures des dignitaires de la Régence de Tunis (1704–1815)


Dans notre contribution, nous nous intéressons tout particulièrement aux aspects relatifs à la vie quotidienne des membres de la classe dirigeante, de l’armée et de l’administration husseinite, au courant du 18e–début 19e siècles, au sein de leurs grandes demeures citadines. Celles-ci étaient construites à l’image des palais des souverains régnants, avec leurs allures majestueuses et massives, leurs carrures solides, fortifiées et imposantes, telles des «citadelles imprenables» cachant derrière leurs murs, des expériences partagées et des sentiments mitigés. En quoi ces demeures renseignaient-elles sur ceux qui y habitaient? Est-il possible de reconstituer des éléments de leur vécu sensible? Comment les faire parler au-delà de ce qu’ils pouvaient exprimer et ressentir? Notre contribution s’inscrit dans un champ de recherche qui fait appel aux approches qualitatives des espaces de vie quotidiens, prenant en compte le rapport de l’être-au-monde dans une inscription qui soit à la fois corporelle, thymique et spatiale (Binswanger, 1930).

Erschienen in: traverse 2015/2, S. 92